Station Radar44

Authentique station Radar allemande
des plages du débarquement

Installé dans l’ancienne station de détection allemande, le musée radar présente, dans les bunkers d’époque, l’histoire du site et du radar. Il est aujourd’hui le seul site en France présentant l’un des 5 exemplaires au monde du radar Würzburg.

Le musée radar est l’unique site des plages du Débarquement permettant de découvrir cet aspect peu connu de la Seconde Guerre Mondiale, et l’importance décisive qu’il eut sur le cours du conflit.

La ville de Douvres-la-Délivrande se situe entre Caen et la mer, et entre Courseulles et Ouistreham. Elle représente, de par sa position, un point stratégique important, où les Allemands décidèrent dès le début de l’Occupation d’installer une station de détection lourde (Funkmesstellung).

Celle-ci allait être dotée de pas moins de 5 radars permettant une détection jusqu’à 400 kilomètres. Le nom de code choisi est celui de « Distelfink », Chardonneret en français.

radars de veille Freya

Le terrain retenu se trouve sur un plateau à 50 mètres au dessus du niveau de la mer. Il est possible de ce point d’observer l’ensemble de la Côte de Nacre.
A partir de février 1942, commencent les travaux sur ce terrain. Environ 1000 personnes ont travaillé sur ce chantier : travailleurs réquisitionnés par le STO, ouvriers des entreprises de BTP ainsi qu’un fort contingent de travailleurs étrangers, notamment des Italiens.
Sur 35 hectares, une trentaine d’ouvrages bétonnés sont construits. Le camp est divisé en deux parties, la partie Nord accueille un radar géant Wassermann, avec un rayon de détection de 400 kilomètres. La partie Sud abrite 2 radars de veille Freya (d’une portée de 200 kilomètres), ainsi que 2 Würzburg-Riese, radars de poursuite d’une portée de 80 kilomètres.

Radar Wassermann

Le cœur de la station est installé dans un puissant bunker enterré de deux étages « Anton », qui abrite les appareils de coordination radar et le Poste de Commandement du camp.
Des baraquements en bois abritent la partie administrative ainsi que le casernement. Des bunkers protègent les abords du camp, d’autres servent au logement des soldats.

Rez de Chaussée Bunker Anton

Le bunker L 479 « Anton »

Ce bunker est un abri de commandement de la chasse, il s’étend en sous-sol sur deux étages. On trouve, environ, une trentaine de bunker de ce modèle en France.

Véritable « cœur » de la station, il recevait l’ensemble des données des différents radars. Ces données étaient matérialisées grâce à deux tables Seeburg, sur lesquelles un point bleu représentait un avion ami et un point rouge un ennemi. Les points avançaient en fonction des données transmises par les radars. Le but était de guider les escadrilles de chasse jusqu’à l’interception. Ce type de guidage était devenu obsolète en 1944, car les avions avaient leur propre radar embarqué. Vers la fin de la guerre, les stations radars, comme celle de Douvres-la-Délivrande, servaient surtout à la détection aérienne lointaine.

Sous-sol du Bunker Anton

Le bunker « H 622 »

 

Le premier bunker visitable est un abri pour deux groupes de combat, soit 20 hommes. Les Allemands disposaient de tout un catalogue de fortifications où chaque type d’ouvrage était standardisé. Cette standardisation permettait la construction et la dotation rapide, en matériel, des bunkers. Ainsi une porte blindée présente à Douvres était la même que celle dans un bunker en Norvège, au Pays-Bas ou dans le Sud de la France.

 

Certains éléments sont constitutifs d’un bunker et se retrouvent, dans la grande majorité des cas, sur l’ensemble des ouvrages de défenses. Les portes blindés ou étanches, les créneaux de défenses, les sas anti-gaz, les systèmes de chauffage ou de ventilation, sont autant d’éléments caractéristiques des bunkers allemands.

Typologie des bunkers et des batteries.

Les constructions défensives du Mur de l’Atlantique correspondent à un ensemble de modèles prédéfinis par l’organisation Todt (OT) dans des ouvrages connus sous le nom de Regelbauten. Ces différents modèles correspondent aux besoins des militaires et sont adaptés à l’environnement de ces installations.

Plusieurs catégories de bâtiments existent et sont répertoriés par des chiffres et des lettres : du numéro 1 au numéro 704 pour les installations de l’armée de terre (en allemand Heer).

Plusieurs publications de Regelbauten se sont succédées depuis 1938. Le Regelbaut principalement utilisé par les ouvriers de l’OT pour la construction du Mur de l’Atlantique correspond à la série 600, disponible à partir de novembre 1942 et comprenant 108 modèles de construction

A travers le terme générique de bunker, il faut comprendre un ensemble de bâtiments construits en béton armé, de tailles et de fonctions différentes. Il existe ainsi des postes d’observation, des postes de tirs individuels, des emplacements pour l’artillerie, des abris ou encore des soutes à munitions.

Ces différentes structures sont généralement regroupées afin de former ce qui est communément appelé une batterie.

Après l’occupation de la station par les troupes britanniques, des prisonniers de guerre allemands sont employés, à partir du 8 mai 1945, au déminage du site.

Ces opérations de déminage, de remblaiement et de remise en culture se poursuivent sur plusieurs années. Toutefois, une délibération du Conseil Municipal de Douvres-la-Délivrande, datant de 1950, menace de démissionner si les problèmes de sécurité, notamment le déminage, ne sont pas résolus et pris en charge par l’Etat.

Une fois les bunkers comblés, les terrains sont remis en culture. La station radar disparaît peu à peu des mémoires et du paysage. Mais une personne s’y intéresse encore, et ne veut pas que disparaisse « Distelfink » : M. Raymond Laville, Président des Anciens Combattants de Douvres propose la création d’un musée dans les anciens bunkers.
En 1992, la mairie rachète 3 hectares de terrain où se trouvent les bunkers les plus importants.
En parallèle, avec l’approche du 50ème anniversaire du Débarquement, le Mémorial et le Conseil Régional réfléchissent à l’installation d’un musée sur les terrains acquis par la ville de Douvres. Le Mémorial se voit proposer le don d’un authentique radar Würzburg-Riese datant de la Seconde Guerre Mondiale, préservé par l’équipe de radioastronomie du Pr. Rocard. Cet élément déclencheur va permettre le montage d’un dossier pour l’aménagement d’un musée dans deux bunkers.

Le Musée Radar de Douvres-la-Délivrande est inauguré le 6 juin 1994, sa gestion est d’abord assurée par le Mémorial jusqu’en 2006. Puis, la mairie de Douvres-la-Délivrande en reprend la gestion avec l’aide de l’Association des Amis du Musée Radar. Classement au titre des Monuments Historique de la totalité de la Station radar de 1944 : les sols, les vestiges archéologiques visibles ou enfouis, les bunkers, à l’exclusion des radars et des bâtiments conçus pour l’accueil des touristes situés sur le site du musée du Radar sont donc protégés par arrété du 10 juin 2014 pour le 70eme anniversaire du débarquement.

Les projets de cette association ne manquent pas . Ils ons besoin pour cela de notre concours.

Pour tous renseignements, contactez les à l’une des adresses suivantes :
Association des Amis du Musée Radar
Maison des associations, place des Marronniers
14440 Douvres la Délivrande
Contact courriel : amismuseeradar@gmail.com

Si vous partagez leur objectif de préservation et de mise en valeur à Douvres la Délivrande d’un patrimoine historique et technique unique en France, venez enrichir l’association de vos idées, de votre expertise, ou simplement de votre témoignage.

Bulletin d’Adhésion à l’Association des Amis du Musée radar

Un grand Merci à Philippe RENAULT, le Président de l’Association, qui a été notre guide durant cette visite du musée. Il est incollable sur l’histoire méconnue de ces radars de la deuxième guerre mondiale.