Ce projet de « Mémorial en hommage aux soldats morts pour la France en opérations extérieures » est né en 2011, suite au rapport du général Thorette (ancien chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] et fondateur de l’association Terre Fraternité).
Il s’agit de rendre hommage à tous ceux qui sont morts pour la France dans les opérations extérieures auxquelles notre pays a participé depuis 1963.
En six ans, le projet a connu quelques déboires et surtout bien des retards.
Alors qu’il devait être construit sur la place Vauban, à deux pas de l’Hôtel des Invalides, dans le VIIe arrondissement de Paris, certains riverains s’y opposèrent, avançant des raisons tenant à « l’esthétique ».
Il fut alors décidé de l’ériger dans le parc André-Citroën, près de l’Hexagone Balard, le siège des états-majors et des directions du ministère des Armées.
Mais de nouvelles complications apparurent étant donné qu’il fallut obtenir le consentement des architectes et des paysagistes dudit parc au titre de la propriété intellectuelle. Ce qui prit deux ans.
« Je me réjouis d’avoir proposé la forme juridique, à défaut de laquelle nous serions encore en discussion, et, surtout, d’avoir décidé que le financement serait essentiellement assumé par notre ministère.
En effet, une articulation de financements était prévue entre la mairie de Paris et notre ministère. C’était très complexe.
J’ai proposé qu’on nous octroie une autorisation d’occupation du domaine public, comme cela se fait couramment dans les collectivités – mon expérience de maire m’a servi – et que nous financions le monument », a rappelé Mme Darrieussecq, qui, au passage, a jugé sévèrement quelques comportements dans cette affaire.
« Ces atermoiements m’apparaissaient en effet scandaleux au regard de l’enjeu », a-t-elle en effet souligné.
Selon la description qui en a été faite par le ministère des Armées, ce monument compte deux parties : « sculpture représentant six militaires – une femme, cinq hommes – portant un cercueil non visible et dont les visages expriment la douleur, le recueillement, la détermination » et un « mur portant les noms des Morts pour la France en OPEX.
À la date de l’inauguration, 549 noms sont inscrits, par théâtre d’opération [au nombre de 17] puis par date du décès. »
S’agissant de la sculpture, « six militaires ont servi de modèles », précise-t-on de même source.
« Le monument a été pensé de façon à ce que l’ensemble des militaires puissent s’identifier et que les Français puissent aussi reconnaître la diversité des forces armées. Les différentes coiffes en usage dans les forces armées sont représentées : casquette, calot, képi, béret, bâchi, tricorne », ajoute-t-on.
Les porteurs sont là, dans leur position et attitude très spécifiques.
Seule particularité, dérogation à la réalité : il manque le cercueil.
À la façon des cénotaphes, ces monuments aux morts qui ne renferment aucune sépulture, aucun corps, l’absence formelle du cercueil rend visible une autre réalité : la mort, la disparition, le manque, le poids de l’absence porté par les survivants. »
Pour ce monument, le sculpteur Stéphane Vigny a souhaité reproduire une scène fortement évocatrice et ce, pour le plus grand nombre.
Le portage du cercueil représente un rituel universel, connu de tous. Il trouve qu’il fait partie des moments rituels qui expriment le mieux l’hommage aux défunts et la solidarité entre ceux qui restent.
Le fait de représenter une scène de rite funéraire renforce selon lui l’idée d’une communauté unie, qui se rassemble autour de ses morts. »
Le dixième Haut lieu de la mémoire nationale a été inauguré le 11 novembre 2019. Au cœur du parc André-Citroën, à Paris, le monument aux morts pour la France en opérations extérieures témoigne de la reconnaissance de la Nation envers le sacrifice ultime des combattants engagés depuis 1963 sur les différents théâtres.
Sources : https://www.defense.gouv.fr/
https://www.onac-vg.fr/